« La Visitation », tableau de Marc’Antonio De Santis, datant du 17ème siècle et abrité au sein de la chapelle Notre Dame de Monserratu a récemment retrouvé de son éclat grâce à une restauration méticuleuse.
Cette huile sur toile de grande valeur se trouvait en effet dans un état préoccupant. L’œuvre était très sombre, la couche picturale présentait de nombreuses lacunes et soulèvements, et la toile était distendue et trouée en différents endroits.
« La Visitation », de l’artiste peintre napolitain De Santis, connu pour être le peintre le plus productif de l’école corse du 17ème siècle, représente une scène biblique dans laquelle la Vierge Marie, accompagnée de Saint Joseph, rend visite à ses cousins : Sainte Elisabeth, qu’elle embrasse sur le seuil de la maison et Saint Zacharie. Les travaux de restauration ont consisté en :
- Une remise en tension et une réparation de la toile.
- Un remplacement du châssis.
- Un nettoyage et une fixation de la couche picturale.
- Un enlèvement des repeints.
- Une reprise des lacunes.
- Un nettoyage, comblement des lacunes et une redorure du cadre.
Ce projet de restauration a été possible grâce à un investissement financier de 17 220 € TTC. La Ville de Bastia est fière d’œuvrer en faveur de la conservation de son patrimoine local pour permettre aux Bastiais et aux Corses de profiter des richesses qui le constituent.
Quelques mots sur la chapelle
La chapelle de Notre Dame de Monserratu, inscrite au titre des Monuments Historiques, a été fondée au XVIe siècle. Elle fut endommagée par les soldats génois en 1761 puis entièrement restaurée. La façade a été refaite au XIXe siècle dans le style Néoclassique. Le portail de marbre date de 1860.
L’édifice abrite une « Scala Santa », un Escalier Saint, en référence à celui du prétoire de Jérusalem gravi par Jésus lors de son jugement par Ponce Pilate qui décida de sa crucifixion. Son édification fut autorisée par le Pape Pie VII en 1816, après que Napoléon 1er, alors en conflit avec le Pape, ait exilé à Bastia 424 membres du haut clergé romain. La qualité de l’hospitalité des Bastiais leur valut ce geste de reconnaissance. Par privilège particulier, l’escalier apporte les mêmes indulgences que celui de Rome, pourvu qu’on le gravisse à genoux. L’escalier n’a été installé qu’en 1884.
Dans l’une des niches du chœur se trouve une statue de marbre blanc, de facture génoise et datant de 1637. Elle surmontait l’autel avant même la construction de l’escalier. Les chapelles latérales conservent trois huiles sur toile. A droite, « Le martyre de sainte Félicité et de ses fils Alexandre, Vital et Martial », œuvre inscrite au titre des Monuments Historiques et attribuée au peintre Bastiais Anton Benedetto Rostino (1750-1821), restaurée en 2019. A gauche, « La Visitation », attribuée à Marc’Antonio de Santis peintre d’origine napolitaine dont l’activité est attestée à Bastia dès 1646. On trouve également un portrait du révérend prêtre Lorenzo Lucciana (anonyme, école Corse du XVIIIe s.). Un cartel de bois indique qu’au cours d’une apparition ; il fit le vœu de reconstruire la chapelle de Monserratu, détruite par les Génois en 1761.